Conférence sur l’enfant intellectuellement précoce

28 décembre 2018

Conférence sur l’enfant intellectuellement précoce

Par Marie-Claire MICHEL psychologue-clinicienne le jeudi 22 novembre 2018

Quels sont les enfants concernés :

Les enfants précoces représentent environ 2 à 3 % de la population des enfants. Il y a autant de filles que de garçons, mais les garçons sont plus en difficulté et tous les milieux socio-culturels sont concernés. Enfin, ¼ sont porteurs d’un trouble d’apprentissage.

Le diagnostic :

Il est établi par un professionnel : un psychologue scolaire, un COP, (Conseiller d’Orientation Psychologue), ou un neuro psychologue.

Le diagnostic ne peut se faire sans l’hypothèse d’une éventuelle précocité par les parents et/ou les enseignants.

Pour évaluer la précocité intellectuelle, les professionnels utilisent des tests de mesure de l’intelligence :

Le WPPSI (Wechsler Pre-School and Primary Scale of Intelligence) concerne les enfants de 3 à 7 ans ;
Le WISC V (Wechsler Intelligence Scale for Children IV) concerne les enfants de 6 à 16 ans ;
WAIS (Wechsler Intelligence Scale for Adult) ;

D’autres outils viennent compléter ce diagnostic : l’entretien, l’observation de l’enfant, ses productions, ect…

Les atypies du développement de l’enfant précoce :

Ils peuvent être immatures, perturbateurs ou ne pas faire d’effort dans les apprentissages. D’ailleurs un quart des enfants précoces ont un trouble de l’apprentissage. Plusieurs pathologies peuvent être associées à la précocité : la dysgraphie ; la dyslexie ; la dyspraxie et la dysorthographie.

Les enfants précoces sont attirés par les enfants plus âgés ou qui sont atypiques.

Leurs points forts : curiosité ; sens de l’humour ; créativité ; recherche de sens ; mémoire ; traitement de l’information ; goût pour la complexité ; sens de la justice et recherche de l’autonomie.

Leurs points faibles : frustration ; anxiété ; angoisse ; tocs ; tics ; esprit de contradiction ; somatisation ; trouble du langage ; difficulté en groupe ; hypersensibilité et dyssynchronie.

Les enfants précoces pensent en arborescence :

C’est-à-dire qu’une idée en fait jaillir dix, qui à leur tour en font jaillir dix nouvelles, fonctionnant par association d’idées, dans un foisonnement infini. Cela s’explique par le fait que de nombreuses zones du cerveau s’activent simultanément lors du traitement d’une tâche dans les 2 hémisphères. Les liens entre les éléments sont faits immédiatement, une idée en amène une autre et ainsi de suite. Sans cet inhibiteur il est donc difficile pour un hypersensible de faire des choix ou de hiérarchiser des idées, ces dernières ayant toutes la même importance. Cela explique aussi la difficulté à se concentrer et le fait que nous soyons vite épuisés par les environnements pleins d’informations.

Le fait de fonctionner par association d’idée permet d’avoir une bonne imagination et une grande créativité.

Comment répondre aux besoins des enfants précoces :

Les reconnaitre (le diagnostic) : besoin de reconnaissance de l’atypie, ne pas le stigmatiser.
Prévenir et remédier : être attentifs aux difficultés psychomoteurs et comportementaux. Trouver des solutions et mettre en place un accompagnement adapté.
Les motiver : motivation intrinsèque / motivation extrinsèque.
Leur fournir un équilibre : dans leur environnement.
Les aider à s’ouvrir au monde.

Et les familles dans tout ça :

Les familles peuvent être aussi en souffrance et démunie face à cet enfant différent. Les relations avec les équipes pédagogiques peuvent être difficiles, compte tenu du vécu antérieur. C’est pourquoi, il est indispensable qu’une alliance collaborative entre la famille et l’école se mette en place, dans le but de dialoguer (rencontrer régulièrement les enseignants pour faire des bilans).

Quelques ressources pour approfondir le sujet :

Sitographie

•Site de l’ASH 91